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Propos intempestifs, retours à la parole des anciens

Propos 6 : La résistance du monde orthodoxe à la propagande LGBT


Nous vivons une époque formidable : les partisans des valeurs traditionnelles deviennent subversifs, susceptibles bientôt de bouleverser de fond en comble les préjugés et les stéréotypes de la doxa progressiste. Reconnaissons d'abord que notre doxa bien-pensante est devenue depuis les années 2000 systématiquement opposée à tout ce qui est traditionnel voire simplement "normal" ou "naturel", comme en témoignent les initiatives étranges en faveur du "mariage pour tous", les doctrines aberrantes (faisant abstraction du biologique) comme les théories du genre ou le transgenrisme des "femmes à barbe" ou des "hommes enceints". Voir Propos 1


Chose très curieuse, la contestation du traditionnel religieux et moral est maintenant devenue la norme officielle. Dès lors que cette norme domine d'une manière écrasante, il s'ensuit que les traditionalistes rejetant lesdites "évolutions sociétales" sont chassés à la marge, devenant par conséquent les opposants les plus subversifs du système. De fait, le wokisme s'impose désormais comme le fer de lance de notre société, la nouvelle avant-garde, la justification bien-pensante du libéralisme sauvage, la bonne excuse, la vitrine progressiste de bon aloi de l'enrichissement scandaleux des grands groupes et des multinationales. En conséquence, les rares intellectuels qui osent encore défendre la tradition sont des perturbateurs désignés à la vindicte populaire, diabolisés, vilipendés, dénaturés, supprimés d'une manière ou d'une autre (censure médiatique, politique, éditoriale, universitaire, voire pire encore, comme nous le verrons).


Nous sommes ainsi confrontés à ce fait anthropologique et politique majeur, sans précédent, l'inversion institutionnelle des valeurs les plus élémentaires (famille, mariage). Auparavant, les opposants à la tradition, Rousseau et Nietzsche, par exemple, n'attaquaient pas le domaine familial mais se trouvaient assez isolés dans leur combat contre la religion instituée (de même contre le progressisme de leur époque), menant des vies pénibles, subissant moult pressions de l'entourage et de la société. Actuellement, tout au contraire, confortés par la doxa médiatique, Monsieur et Madame Tout-le-monde paradent en se prenant pour des grands contempteurs de la tradition. À aucun moment ils ne s'aperçoivent qu'ils sont tombés dans le conformisme le plus moutonnier. Ou bien, avec la bonne conscience d'un Monsieur Homais des temps présents, tel quidam ayant suivi dans sa jeunesse des cours de philo à la sauce idéologique se prend pour Nietzsche ou pour Rousseau sans les avoir compris, puisque ces penseurs, nous l'avons vu, étaient non doxastiques, antiprogressistes ou anti-modernistes.







Nul ne peut contester le fait que l'idéologie libérale-libertaire est désormais toute-puissante (avec cette récente jonction très macronienne du libéralisme managérial de droite et du wokisme sociétal de gauche). Une idéologie omniprésente dans les pays occidentaux, véhiculée d’une manière unilatérale par l'université, l'école, les médias mainstream, les gouvernements, reprise par les multinationales, en particulier les grands groupes informatiques (GAFAM), commerciaux, industriels et culturels (Netflix, Walt Disney, Hollywood), les associations subventionnées (Planning familial, France terre d'asile, etc.), les compagnies d’assurance (MAIF, MAAF, etc.), les agences de publicité, les partis politiques et les syndicats. Consensus littéralement effrayant. Un nouveau totalitarisme d'autant plus efficace qu'il se cache sous l'étiquette du libéralisme libertaire s'implante dans notre société lentement mais sûrement. Notons toutefois que ce système a pu révéler dernièrement, à l'occasion d'une certaine crise sanitaire, son vrai visage totalitaire avec la mise en place de tout un arsenal de mesures coercitives (confinements, Qr code : mise en application du contrôle informatique des populations selon le modèle du "crédit social" chinois). Avec la grave crise économique qui s'annonce en ce moment en Europe, il faut s'attendre à un retour imminent de ces mesures.


Des tentatives d'uniformisation à grande échelle qui se heurtent cependant à des limites d'abord géographiques et civilisationnelles, puis philosophiques, scientifiques aussi (avec la fronde récente de certains chercheurs contre l'enfermisme des "covidistes"). Revenons cependant au domaine du sociétal et donnons un exemple récent de subversion de la doxa occidentale par les représentants des traditions millénaires.



La subversion de l’Église orthodoxe de Serbie


Voici les faits : le gouvernement progressiste de la Serbie a dû annuler ou reporter ladite EuroPride qui devait se tenir à Belgrade le 17 septembre 2022, en raison d'une grande manifestation organisée par les religieux et les gens de droite du pays. Le monde à l'envers !


Il s’agissait au départ, pour les organisateurs de la Gay Pride, de répandre à Belgrade, comme cela se fait chaque année dans une ville différente d’Europe, l’idéologie Woke-LGBT, venue des campus américains et de la gauche sociétale des pays occidentaux. Évidemment, dans un pays ou le terme tradition possède encore un sens positif, l'initiative militante s’est heurtée à un mur, à une opposition implacable. L’Église orthodoxe de Serbie disposant d’un important appui populaire a donné un coup d’arrêt au moins momentané à l’expansion du mouvement libéral-libertaire qui se veut universel mais qui, manifestement, ne l’est pas.




Manifestation contre la Gay Pride à Belgrade (magnifique cliché de l'Agence Reuters)




Voici le communiqué de l’agence Reuters du 28 août 2022, ayant couvert la manifestation :


Des milliers d’opposants religieux et de l’aile droite (Thousands of religious and right-wing opponents) à une Gay Pride européenne qui doit être organisée par Belgrade ont manifesté dimanche dans la capitale serbe, même si le gouvernement avait déclaré qu’il abandonnerait ou retarderait l’événement de la Pride.


Belgrade doit accueillir la marche EuroPride le 17 septembre, un événement organisé chaque année dans une ville européenne différente. Mais le président Aleksandar Vucic avait déclaré samedi qu’il serait annulé ou reporté, invoquant des raisons telles que les menaces de activistes de droite (threats from right-wing activists).


La manifestation de dimanche 28 Août contre l’Europride, organisée lors d’une procession pour marquer une fête religieuse, a été pilotée par des membres du clergé de l’Église orthodoxe serbe, dont certains évêques affirment que l’événement de la Fierté menace les valeurs familiales traditionnelles et devrait être interdit (the Pride event threatens traditional family values and should be banned). "Sauvez nos enfants et notre famille », pouvait-on lire sur l’une des banderoles brandies par les manifestants dimanche, dont certains portaient également des croix. D’autres qui se sont joints à la marche de dimanche ont scandé des slogans en soutien à des causes d’extrême-droite ou nationalistes (…).

Détail non négligeable : Reuters parle d’une manifestation organisée à l'origine par les religieux et les opposants de l’aide droite (right-wing opponents) et cite le président A. Vuvic qui parlait d'"activistes de droite". Le communiqué ajoute cependant à la fin que certains manifestants d’extrême-droite se sont rajoutés au mouvement. La manifestation dépend donc principalement des religieux et des gens de la droite serbe, non extrême, laquelle, au sein d'un vaste élan populaire, a tout simplement soutenu les positions traditionnelles du clergé orthodoxe [1]. On le voit fort bien sur les photos.




Arrêt sur image à partir d'un reportage diffusé sur Tvliberté


Certes, en ce beau pays de la Serbie, l'événement révèle que les partisans de la tradition ne sont pas autant isolés ou subversifs qu'ils peuvent l'être chez nous. Il reste que cette manifestation fait désordre face au nouveau mode de vie que les Occidentaux voudraient imposer dans tous les pays, à commencer par les États situés dans la partie Est de l'Europe.


Autre remarque : L'annulation et le report sine die de la marche de la Fierté, choses qui ne sont pas sans importance (ne serait-ce pour le mouvement de la Gay Pride) n’ont pratiquement pas été relayés par les médias occidentaux. Ne serait-ce pas là encore un effet du totalitarisme rampant qui est d'"oublier", d'occulter les faits inconvenants ? Tout ce qui est subversif doit être tu.


Comment se fait-il, cependant, que les pays de l'Est qui vivaient durant la deuxième moitié du XXème siècle sous le joug d'un communisme passablement coercitif, résolument athée et matérialiste, au lieu de se jeter tout de go dans les bras de l'Occident soi-disant salvateur, parviennent à résister efficacement à la doxa libertaire et à maintenir le plus grand respect pour leur tradition religieuse ? Pensons aussi à la Pologne et à la Hongrie, considérées à juste titre comme des pays "illibéraux".


Le 12/09/2022

J.-L. P.





[1] Je tiens à rendre un hommage appuyé à la chaîne d'information alternative Tvliberté qui a rompu le silence médiatique sur la manifestation de Belgrade (voir https://www.youtube.com/watch?v=CrDFx360PxU&t=222s) , qui a aussi dénoncé la manipulation opérée par les rares médias français qui ont répercuté le communiqué de Reuters, en ayant malhonnêtement traduit right wing par "extrême droite".



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