Maître de conférences émérite en philosophie ancienne
Habilité à Diriger des Recherches - Agrégé de philosophie
Université Paul Valéry de Montpellier 3
Etudes de philosophie ancienne (Socrate, Platon, Aristote, Présocratiques, pythagorisme, orphisme, stoïcisme, épicurisme)
Etudes sur Simone Weil
Ouvrage principal :
Résumé
Cet ouvrage part du constat selon lequel le principal message qui traverse les Dialogues de Platon, de l'Apologie aux Lois, est moins la doctrine des Idées que celle de l'eudémonisme. Le bonheur est dès lors conçu comme possible pour l'homme, pour son âme. La figure centrale des Dialogues, le personnage qui diffuse le message, n'est autre que Socrate : un philosophe conscient de son ignorance mais aussi constamment à l'écoute des traditions des Mystères qui, depuis des temps immémoriaux, réservaient aux initiés la béatitude suprême. Ainsi Socrate appartient à la culture des Mystères, ce qui implique certaines initiations et une pratique du secret. Or Platon, dans l’Apologie, a d’abord représenté Socrate comme un philosophe transparent, n’ayant rien à cacher. Plus tard dans le Théétète et d’autres dialogues, il décrit la maïeutique socratique comme auréolée de mystère. Ce faisant, Platon s’est sensiblement rapproché de l’ancien portrait de Socrate — de type ésotérique — dressé par Aristophane.
En prenant appui à la fois sur l’étude des correspondances trop souvent négligées entre les deux portraits et sur l’examen des structures orales récurrentes dans les dialogues socratiques de Platon, l’objet premier de ce livre est de tenter d’obtenir une meilleure approche du « phénomène Socrate » dans toute sa complexité.
En second lieu est proposée, à partir de recoupements (d'après les informations livrées par Platon, Aristophane, Xénophon et Eschine), une tentative totalement inédite de reconstitution des « Mystères » tels qu'ils étaient pratiqués par Socrate au cinquième siècle av. J.-C., ceux-là mêmes qu'Aristophane avait parodiés.
Academia Verlag, Sankt Augustin, 2014-2015
ISBN 978-3-89665-646-9 - 528 pages
Réactions
"Le travail de Jean-Luc Périllié sur les « Mystères socratiques » est un des livres les plus étonnants publiés depuis 50 ans dans le champ de la philosophie ancienne. Il est susceptible de provoquer une révolution dans le domaine très étudié des études socratiques. Encore que provoquer une « révolution » semble éloigné des intentions de l'auteur et incompatible avec son style sans prétention, modeste et sobre. Sa question principale — qui était le Socrate historique? — n'est certainement pas révolutionnaire, ni ne le sont ses méthodes ou son choix des sources. Il présente seulement des interprétations philologiques fiables, exactes, des passages célèbres concernant Socrate chez Aristophane, Platon, Xénophon, Eschine et Aristote".
Université de Tübingen
"Il s’agirait, pour Socrate, de constituer au sein même de ses entretiens dialectiques l’espace sacré des Mystères (…). Le célèbre passage de l'Ion sur la pierre d’Héraclée sous l’égide des Muses, Orphée et Musée ainsi que l’enthousiasme qui investit Socrate dans le Cratyle qui met en scène un Socrate en proie au délire, Diotime qui possède des points communs avec les prêtres devins et guérisseurs-purificateurs au moyen de sacrifices de la République, relèveraient de la tradition orale de l’orphisme. Tout cela est fascinant. (...) Un travail à la fois considérable et passionnant, qui, en contribuant aux études platoniciennes, a le grand mérite, en ces temps, il faut bien le dire, intellectuellement assez ternes, de susciter la discussion".
Université de Reims
"Je considère que le travail de Jean-Luc Périllié est vaste et impressionnant, et constitue un apport important tant sur le plan méthodologique que sur le contenu, pour éclairer la pensée grecque antique".
Université libre de Bruxelles
"Je n’ai donc pas fait « mystère », sans jeu de mots, de mes désaccords avec votre interprétation du personnage de Socrate. Je reconnais cependant la nouveauté et l’intérêt du portrait d’un Socrate mystérique que l’on trouverait surtout dans les dialogues de Platon".
Université de Montréal